Passent les mois et les semaines
Sous le chaland de nos amours
De quelques centimètres à peine
Le temps nous immerge en son cours
Nous sommes tous deux capitaines
Et lorsque l’eau nous joue des tours
On invente une mise en scène
Pour que je vienne à ton secours
À l’horizon rien ne présage
Ce qui nous attend tout au bout
Si c’est le même paysage
Ou s’il change du tout au tout
Moi j’ai tant connu le rivage
Où tous les navires s’échouent
Que pour ne pas faire naufrage
Aussi vite que tous ces fous
On a laissé traîner nos chaînes
Au fond du temps qui consume tout
En espérant qu’elles nous freinent
Avant qu’il vienne à bout de nous
Voilà les automnes reviennent
Et renouvellent nos amours
Tu vois nos feuilles tiennent à peine
Et tremblent dans le vent qui court
Nos cœurs sont forts comme deux chênes
Et lorsque l’amour semble sourd
On lui murmure ce poème
Pour qu’il vienne à notre secours:
Même si rien n’est éternel
On peut toujours aimer beaucoup
Les étoiles ne naissent-elles
Pas pour nous faire croire en l’amour?